ALCOOL
ET MALADIE MENTALE
Le diagnostic de maladie duale – comorbidité alcool et maladies
mentales – est très souvent rencontré. La situation classique des
malades ou de leurs familles qui préfèrent le diagnostic alcoologique au
diagnostic psychiatrique, est celle qu’on a déjà rencontrée pour les
schizophrènes qui prennent la drogue comme une automédication. Parmi les
désordres psychiques, il s’agit le plus souvent d’anxiété et
troubles dépressif. La personnalité antisociale des alcooliques et la
schizophrénie sont rarement rencontrées, mais 3 fois plus fréquemment
que dans la population générale. L’usage des drogues illicites en
association avec l’alcool est plus fréquent que dans la population
générale.
Anxiété et
consommation d’alcool
Le terme anxiété désigne des pathologies comme la phobie, les
troubles obsessionnels compulsif (TOC), les attaques de paniques. L’angoisse
représente une forte motivation à l’abus d’alcool (on se rappelle
que l’alcool est un très puissant anxiolytique). L’image de
convivialité qui accompagne l’alcool, le côté " cool
" ou branché, font de l’alcool un recours anxiolytique
socialement valorisé. Beaucoup de sujets calment leur stress ; le
cas des femmes au foyer qui tentent d’oublier leur ennui dans la
bouteille est très bien illustré dans un film comme " Pour
l’amour d’une femme ".
Dépression et
consommation d’alcool
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La
relation entre alcoolisme et dépression est très étroite. L’étude
des similitudes biochimiques (le mécanisme commun est celui de la
sérotonine et des récepteurs impliqués dans sa recapture). Il faut
souligner qu’il existe des états dépressifs secondaires à l’alcoolisation
et des états préexistants à l’alcoolisation. |
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La
dépression primaire est celle qui présente une composante
psychopathologique très forte, préexistante à la maladie
alcoolique. L’alcool renforce toutefois la dépression, et devient
même un outil d’automédication. |
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La
dépression qui apparaît suite à l’alcoolisation ou au sevrage est
la dépression secondaire. La dépression secondaire se voit
après une longue phase d’alcoolisation chronique et régulière. |
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Il
faut retenir que l’existence d’une dépression chez les
alcooliques assombrit le pronostic et la fréquence élevée des
suicides chez les alcooliques est un constat inquiétant. |
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