SEVRAGE
ALCOOL
Le terme de sevrage est souvent employé, mais pour la plupart des
thérapeutes il est synonyme d’abstinence. Comme je l’ai déjà
expliqué, à l’heure actuelle, certaines alcoologues tolèrent chez les
patients les réalcoolisation à faibles doses, occasionnelles, qui
mettent en jeu les mécanismes de self-control.
La consultation initiale
est très importante – du fait de l’échange avec le patient et
symboliquement par la création des prémices d’une véritable alliance
thérapeutique, soigné – soignant.
Il existe plusieurs
catégories de personnes qui font partie du personnel soignant - médecins
généralistes de ville, psychiatres, alcoologues(MG, psychiatres,
gastro-entérologues), des psychologues, des infirmiers, des travailleurs
sociaux, d’éducateurs. Une catégorie à part est celle d’ex-dépendants,
qui font partie des groupes d’entraide (type Alcooliques Anonymes) ou
des parents, qui font partie des groupes d’aide aux familles de malades.
Après un examen médical
très détaillé, cette première consultation doit mettre en évidence
plusieurs aspects et conséquences de la consommation d’alcool :
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Dommages
somatiques, psychiques et sociaux résultants de la
consommation ; |
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Les
caractères de l’alcoolisation : date de début, de la
" perte de contrôle ", quantité moyenne, mode
(régulier ou paroxystique), ses conséquences immédiates
(agressivité et/ou abrutissement), type (solitaire, groupe,
convivial) ; |
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Bénéfices
sur la timidité, anxiété et l’insomnie ; |
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Retentissement
au niveau de l’entourage : couple, amis, travail, finances.. |
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Traitements
antérieurs spécialisés, rencontre avec des mouvements d’anciens
buveurs ; |
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Comorbidités,
intéressant des maladies psychiatriques et/ou d’autres
dépendances. |
Le sevrage peut être
réalisé en ambulatoire ou en milieu hospitalier. Les études
contrôlées ont conduit à des conclusions qui démontrent une absence de
différence significative en terme d’amélioration clinique à moyen (6
mois) et plus long terme. Ainsi les sevrages en ambulatoire ou en
hospitalier, comme les sevrages hospitaliers brefs ou le traitement
continu, ont tous le même taux de rétention.
Le déroulement du sevrage
est classique :
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Préparation
du sevrage |
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Effecteur
un bilan somatique complet |
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Proposer
des activités thérapeutiques variées (thérapies individuelles,
de groupe, groupe de parole, ergothérapie, relaxation…) |
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Préparer
un projet de réhabilitation sociale. |
Le sevrage en
ambulatoire est souvent entamé par les patients eux-mêmes, le plus
souvent sans aucun support ou aide spécialisé. La motivation est celle
des personnes ayant expérimentées des situations très difficiles,
pénibles à supporter, qui ont envie d’arrêter leur dépendance. Les
patients résistent pendant une période variable, mais le taux de rechute
est élevé.
Les indications pour un sevrage
en hospitalier sont d’ordre somatiques : (complications
sévères de la maladie alcoolique), d’ordre purement alcoologiques :
(échec d’une tentative bine conduite d’arrêt en ambulatoire,
antécédents de crises convulsives généralisées ou de Delirium
Tremens, antécédents de tentatives de suicides) et d’ordre
psychosocial : (véritables situations de crise, demande justifiée
de l’entourage).
Sur le plan médical,
plusieurs actions doivent être entreprises :
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Une
réhydratation correcte, |
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Les
médicaments psychotropes (anxiolytiques, antidépresseurs,
neuroleptiques, thymorégulateurs). |
Mais le plus important
reste la prise en charge psychothérapeutique.
La réhydratation, est
indispensable afin d’éviter les accidents du sevrage liés à la
déshydratation. La plupart des alcooliques connaissent pendant la durée
de l’alcoolisation une " potomanie ",
responsable parfois de véritables intoxications à l’eau. La potomanie
est définie comme l’habitude de boire des quantités excessives d’eau,
et elle est à différencier de la dipsomanie, anglicisme qui
défini l’envie démesurée des alcooliques pour les boissons
alcoolisées. La sensation de soif intense que les alcooliques éprouvent,
diminue une fois le sevrage entamé, donc la conséquence directe est la
déshydratation. Toutefois il est déconseillé de favoriser une surcharge
liquidienne pendant les premières phases du sevrage alcoolique. |