PROPRIETES
DE L’ALCOOL
L’alcool est un produit toxique et psychotrope. On présente brièvement
les principaux effets toxiques de l’alcool qui vont être développés
ultérieurement (ALCOOL : MALADIES SOMATIQUES).
Toxicité de l’alcool
- Tractus digestif : irritant pour les
muqueuses, l’alcool est responsable de nombreux phénomènes
inflammatoires – gastrites, ulcères.
- Appareil hépatique : l’alcool est
à l’origine de la stéatose et de la cirrhose hépatique.
- Pancréas : l’alcool favorise le
développement des pancréatites chroniques.
- Système cardio-vasculaire : l’alcool
peut entraîner un collapsus par une dépression des centres
vasomoteurs, et dans des concentrations élevées, une cardiomyopathie.
- Appareil rénal : l’alcool est
diurétique.
- Système nerveux central : les
phases de l’alcoolisation aiguë seront décrites par la suite.
Toutefois il convient de rappeler qu’au niveau du SNC les effets de l’alccol
sont toxiques mais aussi psychotropes. Parmi les manifestations
organiques on peut citer les polynévrites et les atrophies
cérébrales. Les effets de l’alcool se manifestent par une réduction
significative de la finesse du jugement et du temps de réaction, de l’attention,
de la compréhension. Les perceptions sont déformées – modification
de la vision, de l’acuité visuelle. La parole est altérée. Par ses
effets l’alcool fait partie des substances psychoactives délétères,
avec un syndrome de dépendance psychique et physique.
On doit prendre en compte
le rôle des métabolites toxiques de l’alcool : l’acétaldéhyde
ou les radicaux libres entraînent des modifications cellulaires et
membranaires.
Les effets psychotropes de l’alcool sont l’euphorie, la levée de l’inhibition
ou au contraire la sédation et l’effet antidépresseur.
Parmi les effets
bénéfiques de l’alcool on peut citer ses propriétés antiseptiques et
son usage comme antalgique, mais les études récentes démontrent un
véritable bénéfice de la consommation d’alcool en cas d’artériosclérose.
L’athérosclérose
est l’accumulation de dépôts de graisses sous forme d’athérome sur
la paroi des artères qui s’épaissit et fait saillie dans la lumière
du vaisseau, entraînant de ce fait une obstruction partielle qui peut
devenir totale sous l’action d’un caillot ou d’un spasme. L’aorte,
et les artères coronaires restent les plus vulnérables et les plus
fréquemment atteintes.
Les cellules
endothéliales endommagées relâchent des facteurs de croissance ainsi
que des agents chimiotactiques et commencent à incorporer et à modifier
de grandes quantités de lipides provenant du sang, particulièrement des
lipoprotéines de faible densité (low density lipoprotein ou LDL). À
mesure que la plaque d’athérome augmente, elle empêche la diffusion
des substances nutritives du sang vers les tissus sous-jacents ; les
cellules musculaires lisses de la tunique moyenne meurent et les fibres
élastiques se détériorent. Ces éléments sont remplacés par du tissu
cicatriciel non élastique. Des sels de calcium se déposent sur les
lésions. Les parois artérielles sont fragilisées et deviennent sujettes
aux lésions, ce qui provoque l’adhésion des plaquettes et la formation
d’un caillot ou thrombus. L’artère devient alors plus épaisse et
plus rigide, l’hypertension s’installe.
Le bénéfice principal d’une
consommation modérée d’alcool est incontestablement lié à sa
réputation de cardio-protecteur grâce à son effet antiathérogénique
potentiel.
Beaucoup d’études
consacrées aux bénéfices de l’alcool mettent en évidence le rôle d’une
consommation modérée, associée à une plus faible occlusion
artérielle. Des études récentes démontrent qu’une consommation
contrôlée augmente les taux de HDL-C, ce qui pourrait réduire les
coronaropathies. À la lumière de études récentes, la difficulté
majeure consiste à définir une dose modérée ayant un effet
bénéfique. Nous pouvons tout de même avancer que deux à trois
consommations par jour sont considérées comme modérées, non pas à
titre de recommandation, mais bien en tant qu’ordre de grandeur
retrouvé dans les enquêtes et les travaux de recherche les plus
récentes.
Le paradoxe
français : a la fin des
années ‘50 les chercheurs tentent de démontrer un lien entre la
consommation modérée d'alcool et ses effets bénéfiques sur la santé.
Les études menées amènent la preuve de ces effets bénéfiques. On y
que plus la consommation d'alcool est grande, moins nombreux sont les
décès dus aux maladies cardio-vasculaires ischémiques.
La France se retrouve au
sommet des pays ou les bénéfices de l’alcool sont les plus évidents
et cette position dominante est alors attribuée à l'effet protecteur du
vin. Depuis lors, plusieurs études se sont penchées sur la relation
entre la consommation d'alcool par habitant et le taux de mortalité
coronarienne. Ces résultats vont presque tous dans le même sens, à
savoir un rôle protecteur de l'alcool. C'est ainsi que la France, où
l'alimentation traditionnelle est très riche en graisses saturées
(principalement des graisses animales) normalement associées à une forte
prévalence de mortalité par coronaropathies, se retrouve au rang des
pays où le taux de mortalité coronarienne est le plus bas. Or, c'est le
pays dont la consommation de vin par habitant est parmi les plus
importantes au monde. Il faut rappeler que les maladies cardio-vasculaires
en général et les coronaropathies en particulier, sont responsables de
25% des décès dans le monde occidental par le biais de
l'artériosclérose, de l'angine de poitrine, de l'infarctus du myocarde
et de la mort subite. |