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PROPRIETES DE L’ALCOOL

L’alcool est un produit toxique et psychotrope. On présente brièvement les principaux effets toxiques de l’alcool qui vont être développés ultérieurement (ALCOOL : MALADIES SOMATIQUES).

Toxicité de l’alcool

  1. Tractus digestif : irritant pour les muqueuses, l’alcool est responsable de nombreux phénomènes inflammatoires – gastrites, ulcères.
  2. Appareil hépatique : l’alcool est à l’origine de la stéatose et de la cirrhose hépatique.
  3. Pancréas : l’alcool favorise le développement des pancréatites chroniques.
  4. Système cardio-vasculaire : l’alcool peut entraîner un collapsus par une dépression des centres vasomoteurs, et dans des concentrations élevées, une cardiomyopathie.
  5. Appareil rénal : l’alcool est diurétique.
  6. Système nerveux central : les phases de l’alcoolisation aiguë seront décrites par la suite. Toutefois il convient de rappeler qu’au niveau du SNC les effets de l’alccol sont toxiques mais aussi psychotropes. Parmi les manifestations organiques on peut citer les polynévrites et les atrophies cérébrales. Les effets de l’alcool se manifestent par une réduction significative de la finesse du jugement et du temps de réaction, de l’attention, de la compréhension. Les perceptions sont déformées – modification de la vision, de l’acuité visuelle. La parole est altérée. Par ses effets l’alcool fait partie des substances psychoactives délétères, avec un syndrome de dépendance psychique et physique.

On doit prendre en compte le rôle des métabolites toxiques de l’alcool : l’acétaldéhyde ou les radicaux libres entraînent des modifications cellulaires et membranaires.

Les effets psychotropes de l’alcool sont l’euphorie, la levée de l’inhibition ou au contraire la sédation et l’effet antidépresseur.

Parmi les effets bénéfiques de l’alcool on peut citer ses propriétés antiseptiques et son usage comme antalgique, mais les études récentes démontrent un véritable bénéfice de la consommation d’alcool en cas d’artériosclérose.

L’athérosclérose est l’accumulation de dépôts de graisses sous forme d’athérome sur la paroi des artères qui s’épaissit et fait saillie dans la lumière du vaisseau, entraînant de ce fait une obstruction partielle qui peut devenir totale sous l’action d’un caillot ou d’un spasme. L’aorte, et les artères coronaires restent les plus vulnérables et les plus fréquemment atteintes.

Les cellules endothéliales endommagées relâchent des facteurs de croissance ainsi que des agents chimiotactiques et commencent à incorporer et à modifier de grandes quantités de lipides provenant du sang, particulièrement des lipoprotéines de faible densité (low density lipoprotein ou LDL). À mesure que la plaque d’athérome augmente, elle empêche la diffusion des substances nutritives du sang vers les tissus sous-jacents ; les cellules musculaires lisses de la tunique moyenne meurent et les fibres élastiques se détériorent. Ces éléments sont remplacés par du tissu cicatriciel non élastique. Des sels de calcium se déposent sur les lésions. Les parois artérielles sont fragilisées et deviennent sujettes aux lésions, ce qui provoque l’adhésion des plaquettes et la formation d’un caillot ou thrombus. L’artère devient alors plus épaisse et plus rigide, l’hypertension s’installe.

Le bénéfice principal d’une consommation modérée d’alcool est incontestablement lié à sa réputation de cardio-protecteur grâce à son effet antiathérogénique potentiel.

Beaucoup d’études consacrées aux bénéfices de l’alcool mettent en évidence le rôle d’une consommation modérée, associée à une plus faible occlusion artérielle. Des études récentes démontrent qu’une consommation contrôlée augmente les taux de HDL-C, ce qui pourrait réduire les coronaropathies. À la lumière de études récentes, la difficulté majeure consiste à définir une dose modérée ayant un effet bénéfique. Nous pouvons tout de même avancer que deux à trois consommations par jour sont considérées comme modérées, non pas à titre de recommandation, mais bien en tant qu’ordre de grandeur retrouvé dans les enquêtes et les travaux de recherche les plus récentes.

Le paradoxe français : a la fin des années ‘50 les chercheurs tentent de démontrer un lien entre la consommation modérée d'alcool et ses effets bénéfiques sur la santé. Les études menées amènent la preuve de ces effets bénéfiques. On y que plus la consommation d'alcool est grande, moins nombreux sont les décès dus aux maladies cardio-vasculaires ischémiques.

La France se retrouve au sommet des pays ou les bénéfices de l’alcool sont les plus évidents et cette position dominante est alors attribuée à l'effet protecteur du vin. Depuis lors, plusieurs études se sont penchées sur la relation entre la consommation d'alcool par habitant et le taux de mortalité coronarienne. Ces résultats vont presque tous dans le même sens, à savoir un rôle protecteur de l'alcool. C'est ainsi que la France, où l'alimentation traditionnelle est très riche en graisses saturées (principalement des graisses animales) normalement associées à une forte prévalence de mortalité par coronaropathies, se retrouve au rang des pays où le taux de mortalité coronarienne est le plus bas. Or, c'est le pays dont la consommation de vin par habitant est parmi les plus importantes au monde. Il faut rappeler que les maladies cardio-vasculaires en général et les coronaropathies en particulier, sont responsables de 25% des décès dans le monde occidental par le biais de l'artériosclérose, de l'angine de poitrine, de l'infarctus du myocarde et de la mort subite.